
À 20 mois, certains enfants maîtrisent déjà une cinquantaine de mots alors que d’autres n’en utilisent que quelques-uns, voire aucun. Ce décalage s’observe même entre frères et sœurs élevés dans un environnement similaire. Les professionnels s’accordent : la variabilité du développement du langage reste l’une des plus grandes inégalités du début de la vie.
Aucune corrélation n’a été établie entre l’intelligence future et le nombre de mots employés à cet âge. Pourtant, l’inquiétude des familles persiste, alimentée par la comparaison et l’attente de repères clairs. Certaines situations exigent néanmoins une attention particulière.
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Plan de l'article
À 20 mois, où en est le langage de bébé ?
À cet âge, le développement du langage se décline avec une diversité surprenante. Certains petits de 20 mois énoncent déjà une vingtaine de mots, là où d’autres préfèrent s’exprimer par gestes, regards ou mimiques. La parole n’est qu’un pan de la communication : l’échange passe encore massivement par le corps, le visage, les attitudes partagées avec l’adulte.
Ce rythme d’acquisition du langage fluctue selon de multiples paramètres : environnement familial, stimulation quotidienne, tempérament propre de l’enfant. À cet âge, la compréhension se déploie souvent bien avant la parole. Un bébé est parfaitement capable de comprendre une consigne, de désigner un objet, de répondre à son prénom, sans que les mots n’aient encore franchi ses lèvres. Et puis, soudain, la parole jaillit, parfois d’un seul coup, comme si tout s’était préparé en silence.
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Certains enfants affichent un retard de langage à 20 mois. Si la situation persiste, elle peut s’accompagner de difficultés émotionnelles : estime de soi en berne, lien social fragile. Pourtant, à cet âge, la frontière entre un simple retard et un trouble durable reste incertaine. Ce sont l’observation de l’évolution du langage et l’attention portée à l’ensemble du développement psychomoteur qui permettront de décider d’un éventuel approfondissement.
Voici ce qu’il faut garder en tête à propos du langage à 20 mois :
- À cet âge, la compréhension dépasse généralement l’expression.
- Les modes de communication sont variés et changent d’un enfant à l’autre.
- Un retard de parole ne signifie pas forcément qu’un trouble du langage s’installe.
Mon enfant ne parle pas encore : faut-il s’inquiéter ?
Le silence d’un enfant de 20 mois attire vite l’attention. Pourtant, un retard de langage à cet âge ne révèle pas systématiquement un trouble du langage. Ce phénomène demeure fréquent et s’inscrit bien souvent dans la grande diversité des rythmes d’acquisition du langage.
Les spécialistes distinguent différents types de retards : retard de parole, retard de langage expressif ou réceptif. Difficile parfois de tracer la ligne entre un simple décalage et les premiers signes d’un trouble du langage. Un retard isolé peut traduire une phase de maturation, une période d’observation silencieuse, ou, plus rarement, pointer vers un trouble développemental.
Certains signes doivent cependant alerter :
- aucun mot prononcé à 20 mois,
- absence de réaction à des consignes simples,
- pas d’interactions sociales ni de gestes pour communiquer.
Le mutisme sélectif mérite aussi d’être envisagé : il peut traduire une anxiété, l’effet d’un bouleversement ou d’un changement d’environnement.
Si le retard de langage persiste et s’accompagne d’autres difficultés, comportement troublé, retrait social, stagnation du développement, il devient pertinent de solliciter l’avis d’un orthophoniste ou d’un pédiatre. Observer l’enfant dans son ensemble, suivre l’évolution de ses gestes, de ses intérêts, de sa curiosité, reste le meilleur baromètre. La vigilance et l’attention portée au quotidien orientent la démarche.
Comprendre les causes possibles d’un retard de langage
Chez un bébé de 20 mois, l’absence de mots trouve parfois son origine dans des causes multiples, souvent imbriquées. Parfois, derrière le silence, se cache une perte d’audition que rien ne laisse soupçonner au premier abord. Quand l’enfant n’entend pas distinctement, la parole ne s’installe pas. Un bilan auditif s’impose alors.
Le trouble du spectre autistique (TSA) figure également parmi les explications possibles. Le TSA va souvent de pair avec des difficultés d’interaction, des comportements atypiques, un refus du regard ou un désintérêt pour l’autre. L’apraxie de la parole, moins connue, désigne une incapacité à coordonner les gestes nécessaires pour prononcer les mots, même quand l’intention d’exprimer est là.
Dans certains cas, c’est l’ensemble du développement qui est impacté, le langage n’étant qu’un aspect parmi d’autres. Les professionnels scrutent alors la motricité, l’adaptation sociale, la compréhension globale. D’autres fois, ce sont les conditions familiales qui freinent l’émergence des mots : interactions rares, stimulations pauvres, écrans omniprésents. L’enfant a besoin d’un environnement vivant pour que son langage s’épanouisse.
Le mutisme sélectif relève, lui, d’une dimension psychologique. Un choc, une séparation, une pression mal vécue peuvent bloquer la parole, parfois dans un seul contexte (crèche ou maison).
Les principales causes de retard de langage à cet âge incluent :
- perte d’audition : le mot ne passe pas faute de sons perçus,
- trouble du spectre autistique : difficultés neurodéveloppementales,
- apraxie de la parole : problème de coordination motrice,
- environnement peu stimulant ou trop stressant,
- mutisme sélectif : réaction psychique à un événement ou à un contexte.
Repérer la cause permet d’envisager un accompagnement ciblé, adapté à chaque histoire.
Des astuces et solutions pour accompagner bébé au quotidien
Le quotidien d’un enfant de 20 mois se révèle propice à développer le langage, à condition d’y mettre de la présence et du dialogue. Parlez-lui le plus possible, décrivez vos gestes, mettez des mots sur les objets, les émotions, les situations. Le jeune enfant capte, tente, expérimente. La répétition, dosée, ancre les mots dans sa mémoire.
Chaque jour, la lecture d’une histoire, même brève, structure sa compréhension et l’habitue à la musicalité de la langue. Les comptines ponctuent la journée, exercent la mémoire et invitent à la participation. Ce sont des petits rituels rassurants et formateurs.
L’exposition aux écrans doit être limitée : télévision, tablette ou téléphone n’offrent aucune interaction, or c’est le dialogue qui nourrit le langage. Les jeux d’imitation, les marionnettes, les moments face à face stimulent bien davantage. Chacune de ses tentatives de communication mérite d’être valorisée, qu’il s’agisse d’un mot, d’un geste ou d’un regard complice.
Si le doute subsiste, n’attendez pas pour consulter un orthophoniste ou un pédiatre. Leur expertise oriente vers le suivi le plus pertinent : guidance parentale, interventions précoces, exercices oraux adaptés. Nombre de familles intègrent aussi la langue des signes pour bébés, précieux relais pour les enfants qui comprennent tout mais peinent à s’exprimer. Dans les situations plus complexes, des outils de communication alternative prennent le relais.
Pour soutenir le langage au quotidien, plusieurs pistes concrètes existent :
- Parlez fréquemment et simplement ;
- Lisez, chantez, jouez ensemble ;
- Gardez les écrans à distance ;
- Tournez-vous vers un spécialiste si l’inquiétude persiste.
Des structures comme la PMI ou le CAMSP guident les familles, coordonnent le suivi et offrent un accompagnement personnalisé. Les progrès se trament jour après jour, nourris par la patience, la confiance et l’alliance entre parents et professionnels.
Dans cette aventure du langage, chaque avancée, même minuscule, compte. Ce sont ces petites victoires, parfois discrètes, qui dessinent le chemin vers la parole et l’autonomie.